Me trouvant souvent dans la position de celle qui est quittée, il est vrai que l'on souffre, on ne comprend pas pourquoi, on est au 36eme dessous, dépression, dévalorisation, et perte de goûts, d'envies, et d'espoir sont au rendez-vous.
On a tous connu cet état de fait où le monde s'écroule autour de nous. La plupart du temps on peut compter sur le soutien de la famille, des collègues de boulot, et des amis. La personne quittée attire la sympathie et la compassion, tandis que l'être abjecte qui quitte se retrouve diaboliser et devient la personne à tuer. Et bien sur, dans notre esprit l'autre ne souffre pas, il (ou elle) doit faire la fête, se sentir soulagé, et vivre ça le mieux du monde.
Or cas où vous quittez votre conjoint car il (ou elle) était infidèle, violent, ou avait une pathologie difficile à supporter (alcoolisme, toxicomanie, et autres), et l'on vous comprend. Il arrive que l'on quitte son conjoint car l'amour a disparu, ou vous vous rendez compte que vos chemins de vie divergent et vous ne serez jamais heureux.
Je me suis placée du mauvais côté de la barrière, et oui je suis passée du côté obscur de la force, je suis devenue l'être abjecte : celle qui a quitté !
J'ai préféré arrêter une relation car je me suis rendue compte que nos attentes dans la vie n'étaient pas du tout les mêmes, et qu'au final l'un comme l'autre aurait du faire de grands sacrifices qui auraient été empoisonnant à la longue.
Peut-on réellement miser le fait d'être heureux sur un sentiment de « j'abandonne mes rêves, mais ça passera avec le temps », juste parce qu'on s'aime ?
La réponse est non !
J'ai une phrase qui fait parfois hurler les personnes amoureuses qui me l'entendent dire :
Parfois l'amour ça ne suffit pas !
On ne peut pas sacrifier ce qu'on a de plus cher en tentant le quitte ou double. A coup sur l'un des deux se réveillera avec des regrets pleins le cœur et la bouche, et l'être aimé deviendra l'objet de le non-réalisation de ces plus importants projets, et désirs. Et au final ce couple si merveilleux, qui aura fait de si belles concessions se brisera mais avec des années de retard, et la sensation d'avoir peut-être gâché sa vie.
Cette décision n'a pas été facile à prendre et s'est révélée plus que douloureuse. Tout d'abord parce que je fais toujours mon possible pour que les gens que j'aime ne souffre pas, d'autant plus par ma faute. Mais il y a des souffrances que même avec la meilleure volonté du monde vous ne pouvez éviter à l'autre. La séparation est une des pires. L'annonce est le début des souffrances infligées, car le pire reste à venir, la gestion de la douleur. La première douleur qui est très difficile à supporter c'est celle que vous avez créé. Ayant déjà été quitté, vous savez dans quel état se trouve votre ex, et que vous en êtes responsable, et cela vous fait éprouver remords et culpabilité.
Dans le même temps et contrairement aux croyances de beaucoup, vous souffrez aussi. Pour vous aussi c'est une histoire qui se termine, et c'est un nouveau départ qu'il faut prendre. Non vous n'avez aucune envie de faire la fête, ni de sabrer le champagne. Vos larmes coulent aussi, la dépression, la dévalorisation, la perte de goûts, d'envies, et d'espoir viennent aussi frapper à votre porte, et vous les laisserez entrer comme celui qui est quitté.
On pense que l'être qui quitte est forcément heureux de cette décision puisque c'est lui qui l'a prise. Et on peut se retrouver dans la cas où vos amis, collègues, et famille ne vous soutiennent pas dans cette épreuve. Vous êtes du coup seul à gérer une séparation décidée certes, mais à la fois subie.
J'ai eu de la chance dans mon malheur, mon entourage tout à fait au courant de ma relation avec cet homme, ont parfaitement compris ma décision et ont été d'un grand soutien dans cette épreuve très difficile.
Alors aujourd'hui ayant été à la fois victime et bourreau la réponse à la question :
CELUI QUI QUITTE EST-IL CELUI QUI SOUFFRE LE MOINS ?
Me paraît beaucoup moins évidente ! Maintenant chacun est libre d'y répondre comme il veut, mais une fois de plus les stéréotypes prennent le dessus puisque autour de moi après un petit sondage la réponse a été souvent : OUI
Cependant les histoires de couples sont difficiles à cerner, et une fois la porte fermée que connaissons nous vraiment de leur histoire, alors ne nous hâtons pas de juger trop durement et de diaboliser les personnes qui quittent.